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La fatigue et la flemme de tout, même de dérouler le tapis..



Il y a plusieurs mois, que je n'ai pas trouvé l’énergie d'écrire ; ma créativité réduite à néant et l'espace mental bien trop étroit. Je m'amuse aujourd'hui de redécouvrir le thème de mon dernier article datant du début de l'hiver : En novembre, on n'est pas toujours au top de notre forme et c'est OK.


Était-ce une annonce prémonitoire au ton de l'hiver ou un moyen de me jeter un sort ? Peut-être un peu des deux.


Je sais que les mois de novembre et décembre sont particulièrement redoutés en termes de stress et de fatigue. La baisse de luminosité et l'approche des ''fêtes'', l'invasion du marché de N*** etc. nous met tous sur les genoux et pour certainEs d'entre nous le réflexe est de se replier sur nous-même. C'est la période Yin par essence, la nature nous appelle à une baisse d'activité, à un retour au calme, à un retour à soi. Bien souvent, les rythmes de nos vies ne coïncident pas du tout à cet appel à ''l'hivernage''. Et je le vois très clairement dans mes cours ; Les sessions yin du vendredi soir sont prise d’assaut et les cours réguliers réunissent les braves aux corps fatigués qui souhaitent surtout s'étaler en Savasana. Bref, on est plus fatigué en hiver rien de nouveau sous le soleil (absent).


Cependant ce qui m'interpelle ces derniers temps, c'est la continuité de cet état de fatigue générale que j'observe tout d'abord chez moi, mais aussi sur la centaine de personnes que je vois sur le tapis chaque semaine. Quand mon chat semble vivre un regain d’énergie (plus de pauses entre ces siestes) depuis que les journées s'allongent, la plupart des humains que je croise montrent des signes d'épuisements. Avec des changements de température intempestifs et ce printemps qui tarde à s'affirmer, j'accompagne avec interrogations des corps et des esprits fatigués, surmenés brûlés.


Il y a quelques semaines, j'ai donné 3 ateliers lors d'un festival bien-être. Juste pour être clair sur le contexte : nous étions réunis sous des barnums au milieu d'une foule plutôt bruyante, dans une ambiance festive rythmée par les détonations des tambours chamaniques. Seules 10 personnes se sont présentées pour participer au Hatha Yoga matinal de 11 h. Par contre près d'une vingtaine (il n'y avait pas plus d'espace.) de curieuxSES se sont montrées très enthousiaste pour le Yoga Nidra et l'initiation au massage thaï. Ces deux pratiques ayant comme dénominateur commun la relaxation, la détente et surtout la position passive allongée ! Le public était majoritairement féminin, dans des âges très variés de 16 à 65 ans (selon mes estimations).


Dans les cercles d'ouverture, les intentions étaient claires : besoin de se détendre, d'évacuer le stress, répondre à un manque de sommeil et insomnies (le Yoga Nidra aide à ce sujet.) etc..


Les retours quasi-équivoquent : ''Oh waw je ne m'étais pas relâché ainsi depuis trop longtemps, ''j'ai besoin de plus de cela dans ma vie'', ''Je me suis endormie durant la pratique malgré l’environnement sonore'' ou encore ''je ne me rendais pas compte que j'étais si tendue''.


Durant ce même week-end, j'ai également massé plusieurs personnes souffrant de douleurs chronique liées à de fortes tensions (Nuques, épaules, dos.). Et qui finirons par me dire, sur le ton d'aveux, qu'il ou elle ne dorment pas suffisamment, travaille 60 heures/semaine ou n'ont qu'un seul jour de repos tous les 36 du mois etc etc...


Je me suis sentie à la fois touchée et effrayée par ces témoignages rendant évidant que nous sommes nombreuxSES à tant souffrir de la fatigue.


Encore ce matin, j'ai écouté un podcast très intéressant sur le sujet (https://www.binge.audio/podcast/encoreheureux/sommes-nous-condamne%25c2%25b7es-a-etre-toujours-fatigue%25c2%25b7es ), merci à l'amie avisée qui l'a partagée. Cela m'a conforté dans mes constats et surtout enfoncé le clou de la ''déculpabilité'' sur mon rythme personnelle ces derniers temps. Je me souviens avoir pioché un livre au titre alléchant il y a déjà plusieurs années (je vivais encore au Québec, donc au moins 5-6 ans en arrière.) ''Slow is beautifull'' (= La lenteur, c'est beau). Je ne l'ai jamais ouvert, il prend toujours la poussière quelque part après les 3 ou 4 déménagements où je me rappelle l'avoir emballé soigneusement avec les autres.. Aujourd'hui, je sens enfin que je m'autorise cette belle lenteur.



Avec mon chat comme exemple, ou plus honnêtement après un burn-out, une accumulation de stress et d'angoisses qui se sont transformées en troubles du sommeil depuis plusieurs années, je touche enfin à un rythme plus humain. La pratique du yoga aidant beaucoup à ponctuer mes semaines qui sont tournées vers les autres, l'enseignement, la transmission. Les instants dédiés à mon souffle et mon corps ont été salvateurs. Mais aussi et surtout ces temps de rien, les matinées ou malgré des ''to do list'' à n'en plus finir, je m'autorise à ne pas me lever aux aurores tant que je ne me sens pas repue de ma nuit. J'ai arrêté de me sentir jugée par mon voisinage quand mes volets restent baissés après 9 heures. Une fois en position verticale, je redonne du temps à mes rituels qui varient entre une demi-heure de pranayama, la contemplation de mes plantes (elles sont nombreuses.), aller à pied à la boulangerie, paresser devant ma fenêtre, me remplir de podcasts et surtout ne pas speeder ! J'ai conscientisé la pression sociale qui joue un rôle énorme à nous culpabiliser au sujet de l'oisiveté et de la grasse mat'. Il est mal vu de dormir beaucoup et quand on veut. Je peux le dire aujourd'hui sans honte : si je ne passe pas en moyenne 9 heures au lit, je ne suis pas au top de ma forme. Ici aussi, je décèle une autre injonction : c'est un droit de ne pas être au top. C'est ok et parfois mieux de rester chez soi, de skiper un RDV, de manquer le cours de yoga, de remettre à la semaine prochaine, d'annuler une rencontre, un atelier. S'écouter quoi. Je me sens très privilégiée dans ma situation où personne ne dépend de moi (excepter mon chat et de temps à autre ma grand-mère), je n'ai pas d'enfants et ai la liberté de choisir plus ou moins mon emploi du temps.


J'observe aussi une certaine dérive vis à vis de la pratique. Un glissement de la pression qui s'opère dans le monde du travail et se retrouve sur le tapis. Je surprends des volontés à faire du yoga pour être plus performant, mieux concentré. Un meilleur petit soldat toujours au top. Je suis affligée d'entendre des réflexions du genre ''tu ne vas pas bien, la déprime te guette, car tu es surmenée, tu devrais faire du yoga !'' comme si cela était le pansement idéal aux maux de notre société du toujours plus, alors que l'essence du yoga est, de mon point de vue, l'antithèse de ce productivisme. Alors je vous encourage à observer vos motivations et mécanismes, à revenir à vos besoins fondamentaux, traduire en actes ce fameux ''prenez soin de vous'' et surtout à vous foutre la paix.

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